Corail, 2024

——————————————-

Commande réalisée dans le cadre de la charte « Un immeuble-Une oeuvre » pour la résidence IMA- 8e ART. Soutenu par le promoteur immobilier Altarea Cogedim et le Cabinet d’architecte CARTA et associés. Sculpture réalisée avec l’aide des Ateliers Sudside situé à La Cité des Arts de la rue dans le 15e arrondissement de Marseille. 

Corail, 2024
Sculpture sur rocher naturel
Métal, béton, carrelage, crépi de façade et peinture
230 x 200 × 300 cm

————

Le projet sculptural Corail crée une série de liens entre l’art, l’architecture et la biodiversité méditerranéenne. Faire entrer la nature dans l’architecture est une volonté qui guide chacun de mes projets artistiques, dans le fonds et dans la forme.

Dans le cadre de ce 1% artistique, j’ai réalisé une structure en forme de branches, dessinant un corail. Les coraux, aussi appelés polypes, fabriquent un squelette commun qui devient la base fondatrice des récifs coralliens. Partant du concept de fondation et de refuge qui me sont chères, j’ai imaginé une forme monumentale qui puisse s’inscrire dans l’architecture et faire écho aux peintures de la faune marine du plafond. 

Corail évoque aussi la fragilité des espèces aquatiques : les récifs coralliens sont particulièrement menacés par la pollution et le réchauffement climatique. La présence de cette sculpture, en tant que symbole, peut contribuer à sensibiliser les habitant·es à la protection des mers, la disparition des fonds marins et des récifs de la Méditerranée, qui participent à l’équilibre général de notre planète.

Les matériaux et les techniques de fabrication de Corail font référence à différentes étapes de construction de nos lieux d’habitation. La mosaïque qui parsème la sculpture rappelle les minuscules polypes blancs présents sur les coraux. Ces tâches évoquent également l’écume des flots, les fleurs d’un arbre au printemps et les roches calcaires de nos paysages méditerranéens. La teinte orangée, couleur complémentaire du bleu omniprésent dans l’architecture de la résidence IMA, lui permet aussi d’exister par contraste. Il s’agit, dans un second temps, de faire écho aux peintures du plafond, une farandole de diverses espèces de poissons. 

————–

Dans son travail, Laurane Fahrni évoque des paysages qui auraient subi quelques catastrophes. Ses sculptures miment le comportement d’une nature qui s’adapte à des flancs inhospitaliers, des paroies infertiles, des environnements menacés. En mélangeant des matériaux industriels et naturels, l’artiste leur confère une apparence à l’opposé de leurs réelles propriétés physiques. 

Corail est une sculpture monumentale réalisée pour la résidence IMA, dans le 8ème arrondissement de Marseille. Pour sensibiliser à la fragilité des écosystèmes, notamment de la Méditerranée, Laurane Fahrni révèle des similitudes entre les coraux, bâtisseurs de récifs, et le travail des architectes.

La sculpture de 3,5 tonnes, fixée sur un rocher, est pensée comme une métonymie : une figure de style qui consiste à parler de la partie pour évoquer le tout. Ses couleurs et ses formes non-scientifiques représentent le corail par le motif symbolique qu’il évoque. On reconnaît une branche de la famille du acropora cervicornis “corail tête de cerf”, rappelant aussi celle d’un arbre. Recouverte d’un crépi orange et, par endroit, d’une mosaïque blanche, les  matériaux qui composent l’œuvre font écho à nos logis.

En jouant sur les échelles, l’artiste place au centre du quotidien le corail en tant que tel pour nous encourager à repenser nos manières d’habiter le monde. Ainsi, évoque-t-elle le comportement non-individualiste des plantes : la symbiose un outil de survie et une source d’inspiration.

« Alexia Abed
Critique et commissaire indépendante
Membre de l’AICA »